Conférence de presse – 2 octobre, Montréal
Cette feuille de route pour les industries culturelles et créatives canadiennes doit se précise rapidement avec des mesures positives et des engagements concrets pour répondre aux réalités de la francophonie canadienne. Le manque de détails dans le cadre stratégique présenté engendre plusieurs questions et nourrit l’incertitude en francophonie.
La décision du gouvernement d’accroître sa contribution au Fonds des médias du Canada (FMC) à partir de 2018-2019 et l’investissement de 125 millions de dollars en appui à une stratégie d’exportation sont un premier pas dans la bonne direction. Ces solutions ne peuvent cependant que servir de mesures intérimaires en attendant que le gouvernement canadien mette en place une politique culturelle canadienne audacieuse et équitable, qui permet au secteur de demeurer compétitif.
Si l’examen de la Loi sur la radiodiffusion et de la Loi sur les télécommunications laisse entrevoir l’ouverture du gouvernement à modifier son système réglementaire pour assurer que tous les intervenants du secteur offrant du contenu aux Canadiennes et Canadiens participent à la production d’oeuvres originales de langue française, l’entente négociée avec Netflix indique le contraire.
Il est encore bien difficile de mesurer les impacts de cette entente. Il semble qu’aucune garantie de production francophone n’a été négociée sur les investissements de 500 millions de dollars sur cinq ans. Même si le géant américain de la vidéo en continu promet d’investir 25 millions de dollars supplémentaires dans le déploiement d’une stratégie de développement du marché pour le contenu francophone, il n’y a aucune certitude que ces sommes financeront la production dans nos communautés.
L’APFC avec la FCCF et son réseau entendent jouer un rôle actif dans l’orientation stratégique de la politique culturelle canadienne en participant aux consultations du CRTC, notamment sur « les nouveaux modèles qui appuieront la création et la distribution d’émissions d’information et de divertissement canadiennes dans les deux langues officielles. »
Si nous tenons au contenu canadien, comme l’a dit la Ministre Joly dans son discours, il faut prendre des moyens concrets pour en assurer la pérennité.